Hivernage


Niveau : Facile

L’hivernage peut être différent, suivant si vous comptez vous en servir un peu ou pas du tout. Voici donc quelques conseils pour un hivernage total.

Travail préparatoire

Nettoyage

Il est indispensable de nettoyer la moto à fond. Faites la chasse à toutes les saletés accumulées pendant l’usage (boue, herbes, poussières, gravillons, goudrons…). Soyez maniaques ! Toute substance étrangère laissée en l’état pendant plusieurs semaines risque d’avoir des effets néfastes…

Laissez bien sécher et refroidir la moto avant de la remiser : vous éviterez ainsi de la stocker avec un apport excessif d’humidité.

Faites l’ensemble des vidanges, surtout si vous ne les faites pas souvent (en fonction de votre kilométrage). En effet, l’ensemble des liquides dans laquelle baignera votre moto sera sain pour les mois d’hiver.

Videz les bagages et vide-poches. Ne laissez pas dans les bagages des gants ou combinaison : vous risquez de les voir moisir, surtout s’ils sont humides.

Le réservoir

Le réservoir d’essence est en aluminium. Donc, pas de risque de le voir rouiller. Personnellement, je vous conseille de le remplir, au moins jusqu’à ce que tous les organes intérieurs baignent. Si le lieu est humide, remplissez-le jusqu’en haut. Avec les différences de température du lieu, l’humidité de l’air contenu dans le réservoir va se condenser. Cette eau, mélangée avec les composants de l’essence, peut produire des substances néfastes pour le moteur.

Par contre, évitez les produits stabilisants pour l’essence. Cela coûte cher et mes essais n’ont jamais été concluants. Ne comptez pas non plus réutiliser ce carburant (le SP95 se dégrade après 1 mois)… Quoique… Vous pourrez le réserver et le mélanger petit à petit avec du carburant frais.

Le liquide de refroidissement

Pensez à mettre un liquide qui résiste bien au gel.

Le liquide de frein

Faite bien le plein et assurez-vous que la membrane de chaque réservoir colle bien au liquide.

La batterie

Retirez-la et stockez-la à l’abri du gel. Je vous conseille de la recharger ponctuellement. Une batterie qui se vide pendant une longue période est bonne pour la poubelle. Il existe des dispositifs permettant de maintenir la batterie en charge, et pour certains, sans la retirer du cadre.

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Les pneus

Vérifiez la pression. Afin d’éviter toute déformation, il faut faire en sorte qu’ils ne touchent pas le sol. Placez une cale en bois sous le carter (au niveau du filtre à huile), puis glissez des cales plus petites avec un petit marteau jusqu’à ce que la roue avant ne touche plus le sol. Vérifiez que l’arrière ne touche pas non plus. Le tout doit être stable pour résister à d’éventuels petits coups pendant le stockage.

Une autre solution est de gonfler un peu les pneus pour compenser la perte de pression.

Le lieu

La moto doit être stockée à l’abri des intempéries. On choisira de préférence un garage fermé où elle pourra être recouverte.

Faites cependant attention au lieu. Dissimulée, stockée dans un endroit qui ne lui est pas destiné les 3/4 de l’année, il vaut mieux être sûr que personne ne va lui mettre un coup, lui faire tomber quelque chose dessus ou qu’elle ne gêne pas pour ouvrir une porte ou prendre une échelle ! Faites en sorte qu’elle ne devienne pas un support à d’autres objets… Vous risqueriez de trouver votre selle avec d’étranges formes !

Protection extérieure

Elle devra être couverte, soit avec un plastique soit une couverture. La poussière est l’ennemi des peintures et plastiques. Suivant sa nature, ce qu’elle contient, mêlée à l’humidité ambiante, elle dégrade le support. Mais, il y a des inconvénients aux deux méthodes :

  • Si vous prenez une bâche type pour couvrir une moto, elle risque d’être un peu trop étanche et accumuler l’humidité dessous
  • Une couverture fera un peu éponge et attirera également l’humidité

Le compromis, c’est de trouver un bon plastique, en laissant passer l’air dessous, voire en faisant quelques ouvertures judicieuses. L’essentiel est de protéger par dessus. Qui plus est, une couverture en tissu peut éventuellement attirer des souris.

Recouvrez le silencieux avec un chiffon gras pour protéger l’inox. N’hésitez pas à le boucher de la même façon.

La K n’a pas beaucoup de chromes (fourche, pot, pare-cylindres…). Vous pouvez les protéger en les enduisant d’une fine couche de graisse. Vous pouvez prendre de vieux tissus que vous imbibez d’huile et que vous entortillez autour. Cela est valable pour les grosses pièces. Mais en règle générale, vous pouvez utiliser du WD40 que vous pulvériserez dessus. En produit multi-usage, il peut être utilisé sur les caoutchoucs. Sinon, utilisez de la graisse de vaseline ou de silicone. L’essentiel est que le produit soit neutre et reste bien en place sur les pièces verticales (d’où l’utilisation de chiffons imbibés par exemple). Surtout, avant de passer un produit gras, assurez-vous que la moto est bien sèche : sinon vous risque de fixer pour plusieurs semaines de l’humidité sur la moto !

Pour les commodos, passez un coup de produit pour contacteur électronique, ou bien de l’anti-humidité.

La remise en route

La moto doit être déballée avec prudence : même si vous êtes impatient, maîtrisez-la. Retirez la bâche avec prudence pour ne rien arracher. Si de la poussière s’est accumulée, évitez de frotter : sortez la et lavez là. Sinon, vous risquez de faire des rayures !

Essuyez le plus gros de la graisse avec les précédents chiffons et le reste avec du papier absorbants ou des chiffons propres. Assurez-vous qu’aucune graisse n’ait coulé sur les disques, plaquettes ou pneus.

Inspectez tout (joints, caoutchoucs, pneu, durites…). Lorsque les écarts de température sont importants sur une courte période (jour/nuit), vous pouvez avoir un phénomène de condensation dans le carter d’huile moteur. Cette eau ne se verra pas, puisqu’elle n’aura pas été mélangée à l’huile. Par contre, vous risquez de constater des effets au démarrage s’il y en a beaucoup (pétarade, du au passage de l’eau dans le mélange au niveau des pistons). Si vous pensez être dans ce cas, prévoyez alors une vidange complète. On pourra alors faire la vidange pré-hivernage avec une huile de moins bonne qualité : le but est en fait de stocker la moto avec une huile « propre » (sans résidu corrosif).

Vérifiez bien les freins et assurez-vous que les pistons fonctionnent bien.

Réveillez-la doucement ! Videz le réservoir et refaites le plein. Remontez la batterie, vérifiez la pression des pneus…

Démarrez-la avec délicatesse : les pièces moteurs sont « sèches » car l’huile a eu le temps de se redéposer. Qui plus est, les additifs de l’huile sont au fond ! Il faut donc que le tout se mélange, chauffe et passe partout.

Ensuite, pensez à un autre composant très importante de ce savant « mélange » : le pilote ! Lui aussi à hiberné !

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4 commentaires pour Hivernage

  1. Jean-Paul dit :

    Au fait, c’est quoi un hivernage ???
    😉

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    • k75rt dit :

      Alors, comment dire…. c’est un truc propre à l’hémisphère Nord, en rapport avec le temps qu’il y fait…. Pour bien comprendre, il faut juste un peu d’imagination… Voyons, imagine le sable de l’île aux Pins, un peu plus blanc, mais très froid (ça s’appelle de la neige)… l’eau qui suinte des feuilles, mais là, elle est partout (sur les vitres, les vêtements…)… Elle est terriblement froide… Pour te donner une idée, ça peut être la même température que par chez toi, mais tu enlèves le « + » devant et tu mets un « -« .. (quoique je me demande si vous avez un « + » par chez vous… c’est du superflu…)… Après, il y a un alizé local… mais très fort… même que des fois y’a des glaçons dedans !! 😉

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  2. PEROU dit :

    Bravo ! Très complet ! Tu vas même jusqu’à penser au PILOTE.
    Que rajouter à tout ça ? Aller un p’tit truc, du vécu. Si votre moto est entreposée dans un endroit où la température change beaucoup (ex: dans un cabanon au fond du jardin, -15°C la nuit et 10°C le jour) le carter d’huile peut se charger d’eau au fur et à mesure des condensations successives. Pas évident à repérer lors du redémarrage, sauf s’il y en a beaucoup et que le moteur petarade beaucoup à l’accélération. En faible quantité, l’eau va s’ evaporer. S’ il y en a trop, le moteur pétarade, les bougies en prennent un coup, et la solution la plus sage est de faire la vidange. Pour l’avoir vécu, c’est radical.
    Bonne route !

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    • k75rt dit :

      Bonsoir. Merci pour le compliment ! J’avais pensé effectivement au côté condensation, en particulier pour l’essence. Je me suis demandé si ce n’était pas un peu trop… Mais ton témoignage prouve le contraire… Je rectifie !

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